Une soirée que je ne saurais expliquer...
Cette soirée d’Halloween a été le théâtre d’événements que je ne saurais expliquer…
J’y ai vu des choses que ma raison scientifique ne devrait pas considérer. Et pourtant, ces choses étaient bien là, et on attenté à ma vie.
Il m’est difficile de raconter ces événements en étant le plus objectif possible.
Je me suis même demandé au réveil ce matin si tout cela n’était pas un rêve. Mais en voyant mes vêtements trempés, et le sang de mes camarades sur mon sweet, mon pantalon déchiré au genou, le pansement à mon genou, j’ai dû me rendre à l’évidence: c’était vraiment arrivé !
Et en fouillant dans mon téléphone, j’ai retrouvé des images de cette soirée. J’ignore même comment elles ont été prises, puisqu’on me voit dessus, comme si une personne au dessus de moi surveillait ce que je faisais, et en avait fait des clichés.
Si seulement, c’était la seule chose étrange de cette soirée…
Reprenons dès le départ.
Je prenais mon service normalement, et me rendais sur différents sites pour réarmer les disjoncteurs. Une soirée qui s’annonçait tout à fait banale, quand soudain, le ciel s’est couvert d’une brume vert-orangée, et que l’orage à commencé à gronder, sous une pluie diluvienne.
J’ai pris cette photo, que j’ai publié sur InstaSham:
Les sirènes de la ville ont soudain commencé à retentir, et la ville a été plongée dans le noir.
Le Gouvernement de Los Santos vous demande de rester chez vous. Fermez portes et volets.
Pour les personnes en extérieurs, rassemblez vous à proximité du Central Park.
Ne laissez personne vous approcher.
Je me trouvait à proximité de Central Park, et ma camionnette refusait de démarrer.
Il a donc fallu se rendre à l’évidence: je devais aller sur place. Peut être que je pourrais également subvenir aux besoins de personnes blessées.
J’ai couru comme un fou, et je suis allé sur place.
J’y ai trouvé des P4, des agents de la LSPD et des militaires, qui réalisaient une extraction de civils. Une extraction à laquelle je venais de prendre part…
Après un passage au Centre de production électrique, afin de rétablir le réseau, les forces de sécurité nous ont emmené à l’hopital, afin de prendre des kits de secours, et nous mettre en lieu sûr.
Mais ces choses ont assaillit l’hopital, et nous avons dû former des groupes afin de pouvoir nous extraire du site et nous mettre en lieu plus sûr.
Nous avons été scindés en plusieurs groupes, comprenant un agent du LSPD, un EMS et des civils.
Nous étions alors en état de guerre, contre des créatures, je ne peux que l’admettre, qui semblaient venir d’un autre monde.
Et a nos cotés, en spectateur, un Ange de la Mort est apparu. Je ne saurais donner d’autres explications à son existence. La situation était tellement désespérée que cet ange de la Mort, Baltazaar, s’était joint à nous. Visible, assumé, il n’a pas hésité à nous annoncer qu’il venait en chercher certains parmi nous.
Mais je me refusais à ce destin. Ayant une formation de secouriste, je me suis porté volontaire pour assister les victimes.
Le Colonel Martinez nous a fait un briefing. Il ne nous a pas caché la vérité: son pronostic était plus que pessimiste sur nos chances de survie.
Nous allions devoir nous confronter à ces créatures.
Et soudain, la nuit noire s’est abattue sur la ville…
Les renforts de fortune posées contre les portes commençaient à céder face aux assaut des créatures.
Nous avons du nous exfiltrer par un accès arrière de l’hôpital, et c’est là que nous les avons vu…
J’ai entendu un bruit sourd derrière moi.
En me retournant, j’ai vu le Colonel au sol, inerte.
Un examen rapide m’a confronté à l’évidence: je ne pouvais plus rien faire pour lui.
Les créatures avaient fait leur première victime.
Sans armée, démunis, nous avons du fuir.
C’est dans Central Park que nous avons couru, et où nous nous sommes réfugiés.
Je pensais que la brume du parc nous cacherait un peu de ces créatures, mais elles nous ont poursuivi.
J’ai fait ce que j’ai pu pour rassembler les autres civils auprès des EMS. Et, armé d’une pelle et d’un courage que je ne pensais pas avoir, je me suis battu pour ma vie et celle des gens que je voulais protéger.
Nous sommes restés en groupe, guidés par les EMS qui connaissent la ville parfaitement. Jamais nous ne serions en vie aujourd’hui sans eux.
Nous avions semé les créatures, et nous sommes réfugiés au funérarium, dans la grande salle.
C’est la première fois que nous pouvions souffler un peu, rassurer et soigner les victimes, et reprendre des forces.
C’est la que j’ai vu l’étendue des blessures.
Les créatures avaient frappé, griffé, mutilé certains d’entre nous. Moi-même, j’avais une plaie importante au genou, mon pantalon était déchiré.
L’adrénaline m’avait supprimé toute douleur, je réalisais seulement à cet instant que j’étais salement touché.
Les EMS m’ont soigné, je ne pouvais pas soigner de blessures aussi importantes.
Il s’agissait clairement de médecine de guerre: des blessures importantes et des mutilation, soignés par des soins d’urgence temporaires avec les moyens du bord.
La salle était plongée dans la pénombre, mais on voyait le seul accès pour évacuer en cas de besoin.
Alors que nous pensions être en sécurité, une musique s’est faite entendre. Des créatures en tenue de clown ont alors débarqué, et commencé à prendre des otages parmi les civils.
Nous avons du fuir en catastrophe le funérarium, et chercher un nouvel endroit, laissant derrière nous les clowns et leurs otages.
Nous quittons l’endroit, et prenons de la hauteur.
Mais nous ne sommes pas au complet. Il manque des civils, et des EMS.
Je décide de revenir en arrière, pour récupérer le plus de monde possible. Un EMS me dit que Franck, son frère, et lui aussi EMS, est introuvable.
Je dois prendre une décision horrible: attraper cet EMS par le bras et l’emmener loin d’ici, sans son frère, pour lui sauver la vie.
Le reste du groupe est déjà loin devant. Nous devons nous rassembler.
J’essaie de le rassurer en lui disant que Franck est peut être déjà avec les autres, et qu’il faut avancer. Je ne crois pas un seul mot de ce que je dis.
C’est un EMS, il sait que je mens, il sait que je veux le rassurer, il ne me croit pas non plus. Mais il doit se rendre à l’évidence: il faut partir.
Il ne cesse de me dire « mon frère, je ne sais pas où est mon frère !« . Tout s’effondre pour lui, et je suis impuissant.
Nous montons des escaliers et remontons la rue pour retrouver le groupe.
On s’arrête un peu, et c’est la qu’un petit miracle se produit.
En bas de la rue, on voit quelqu’un avancer vers nous. Il marche difficilement.
C’est Franck !
Il faut absolument aller le chercher et lui apporter les premiers soins !
Les clowns étaient armés. Je l’ai remarqué lorsque j’ai du en repousser un. Certains avaient des armes de guerre type fusil automatique.
Et Franck en a payé le prix.
En voulant les repousser, il a pris une balle dans la jambe.
Je n’ose imaginer la douleur, mais il avance. Son frère et moi le récupérons, et les premiers soins lui sont donnés.
Il faut lui extraire la balle qui est encore logée dans son mollet.
Sous la pluie, dans une rue de Los Santos, le frère de Franck fouille dans mon sac, prends un kit stérile, et opère son frère, pour le rétablir au mieux.
Il lui fait une injection d’adrénaline pour que Franck tienne le coup jusqu’à ce qu’il puisse être soigné durablement.
C’est là que je constate également que l’Ange de la Mort change ses prévisions pour nous. Il commence à devenir porteur d’espoir.
Nous courons vers les hauteurs de Vinewood. Je reste auprès de Franck, le plus blessé d’entre nous. Il est hors de question que ces deux frères soient de nouveau séparés.
Ils sont le symbole d’espoir dans ce groupe. Ce symbole ne doit en aucun cas s’éteindre.
On lui fait une nouvelle injection d’adrénaline, et on reprend la route.
Tout semble hors du temps.
La route sur laquelle nous courrons me parait interminable, mais je n’ai plus aucune notion temporelle.
C’est comme si un film se déroulait devant moi, je suis perdu dans le temps et l’espace.
Ma seule préoccupation est de m’assurer qu’il n’y a plus personne derrière moi, et que Franck peut avancer.
Baltazaar, l’Ange de la Mort, n’est plus aussi neutre qu’il l’était au départ: je le surprend même féliciter les deux frères EMS, les gratifiant d’un « Vous êtes de vrais guerriers, les gars« .
J’ai une certaine fierté pour eux.
On se réfugie sur la scène d’un amphithéâtre pour faire un point sur les blessés, et préparer le nouveau point de fuite.
Mio et sa seur Mia, deux civils parmi nous, vivent très mal la situation. Mia a une phobie des clowns, et ils sont à notre poursuite.
Quand à Mio, ce moment de calme apparent fait retomber l’adrénaline, et il s’effondre. Un EMS vient le rassurer.
Je garde tant bien que mal mon sang froid, pour ne pas communiquer mon stress au groupe. Mais je n’en mène pas large.
La situation semble s’apaiser, aucune créature ne semble venir vers nous.
Les EMS envisagent une fuite vers une villa non loin comme prochaine étape.
Mais alors que nous nous apprêtions à repartir, la pluie semble cesser, et le ciel s’éclaircit.
Des formes humaines se dessinent au loin, et se dirigent vers nous.
C’est l’armée !
Ils nous informent que les dernières créatures ont été détruites, et que Los Santos est à présent libérée.
Nous venons de survivre à un assaut de guerre, porté par des créatures d’un autre monde.
Nous sommes vivants, et en sécurité.
L’hymne Américain retentit. Nous saluons tous le drapeau.
Baltazaar, qui nous avait suivi durant tout notre périple, disparait, comme si nos vies n’était désormais plus à sa portée.
Aurions nous défié la Mort elle même ?
Les militaires nous rassemblent au Central Park, pour nous annoncer officiellement la libération de Los Santos.
Peut être que nous ne réalisions pas encore tout ce qu’il s’est passé, et la portée de nos actes.
Des actes que nous avons tous fait, et qui nous ont sauvé, et sauvé d’autres civils.
Avions nous défié la Mort ?
Avions nous oublié son coté indicible ? Je n’arrêtais pas d’y penser.
Pourquoi les morts sont revenus pour nous tuer ? Avions nous échoué dans notre devoir de mémoire envers eux. Nous avions calmé leur colère, mais pour combien de temps ?
J’ai donc décidé de me rendre au cimetière de Los Santos, et déposer une fleur sur la tombe d’un inconnu, en guise d’apaisement.
Mon coté cartésien en avait pris un sacré coup, mais il fallait renouer avec ceux qui n’étaient plus, car quoi qu’on en pense, les morts et les vivants co-existeront toujours.